« Maman. Maman. S'il te plait décroche ce téléphone.. », murmure-t-elle son téléphone flanqué à l'oreille. Oui, décroche car ta petite princesse s'est mise dans une merde pas possible. L'agent la foudroie du regard. Le temps ne s'arrêtera pas. Non pas cette fois. Un soupir s'échappe de sa gorge. Elle repose le téléphone.
« Bon, eh bien. Je crois que nous allons rester seuls vous et moi encore un petit moment... ». Son sourcil s'arque et ses lèvres se referment et dessinent un léger sourire en coin. Effectivement, ils sont seuls et personne pour l'instant n'a encore renseigné quoi que ce soit. Il ignore toute information à son sujet. Évidement, notre blondinette n'est pas idiote. La jeune femme recule sa chaise et détache ses cheveux. Notre grande blonde ébouriffe ses cheveux puis pose ses deux coudes sur la table tout en plantant son regard dans celui de l'officier. Un novice.
« Que vouliez vous de moi déjà? Parce que je suis troublée voyez vous. Mais je veux bien combler tous vos désirs... Sous-entendus mis à part, bien évidement... », susurre-t-elle alors que ses longues jambes se déplient sous la table. Son pied frôle la jambe de l'officier alors que son regard est toujours posé sur celui-ci. Il ne recule pas. Il se contente de ne pas la lâcher du regard. La jeune fille se mordille la lèvre inférieure.
« Vous le savez n'est-ce pas que j'étais simplement une gentille fille là au mauvais moment et au mauvaise endroit? », clarifie-t-elle à l'officier qui ravale sa salive.
Non, chéri, tu ne rêves pas c'est bien une Russell qui t'entraine dans son filet.. Oui c'est trop tard. Son un mètre quatre vingt dix vient de se lever. La belle pose délicatement son pied sur la table d'interrogatoire. Violet détache doucement la lanière de ses louboutin dévoilant le haut de ses bas en dentelle par ses acrobaties. Il ne pipe toujours pas mot.
Pauvre enfant, il est déjà perdu. Ses deux chaussures à terre, la jeune femme lui adresse un sourire innocent avant de déclarer :
« Pardonnez moi, j'avais mal aux pieds... ». Une main appuyé sur la table d'interrogatoire, un sourire en coin, elle le sait. C'est gagné. Et le regard du jeune homme ne fait que renforcer son idée. Il se lève à son tour. Quelques minutes plus tard, Delilah Violet Russell pousse la porte du commissariat un sourire victorieux sur le visage.
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« Delilah... Je... t'aime. », murmure-t-il à son oreille. Instantanément, la jeune femme se dégage de lui et le foudroie du regard. Qu'est-ce qui lui prends? Violet remet en place la bretelle de sa robe, ramasse son sac.
« Putain, Violet. Dis quelque chose. », s'emporte-t-il face à son mutisme. Il pose ses deux mains sur ses épaules pour l'empêcher de fuir.
« Je ne préfère pas. Je risquerais de te blesser... Et je me sentirais si mal si c'était le cas... Tu sais que tu comptes pour moi, Ethan. », lui réponds-t-elle simplement. Les deux bras du jeune homme retombent le long de son corps tel un pantin désarticulé. Il n'en croit pas un mot.
« Oh chouchou... », susurre-t-elle en soulevant son menton et attrapant sa main.
« Je continuerais bien cette conversation mon ange, mais je dois aller rejoindre Cora. ».
« Évidement. », lance-t-il amère alors que la porte claque. On l'avait prévenu pourtant. Il l'avait toujours su. Derrière ses airs d'ange, ses manières british, ce corps de déesse se cache le diable. Oui, ou bien pire peut être. Ses talons claquent déjà sur le béton de la résidence. La jeune femme enfile son Ipod. Pony Run Run résonne dans sa tête à présent, elle se dandine au son de ces mélodies si endiablées.
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« Delilah, mon ange. Il faut que je t'annonce quelque chose... Rentre à la maison s'il te plait. », lui demande madame Kenighton. Un soupir s'échappe de la gorge de Delilah. Mais aucune peur ne l'investit. Impossible, qu'elle est découvert quoi que ce soit.
« Bien je suis là dans quinze minutes. », dit-elle à regret son regard posé sur une blondinette assise à côté d'elle. Notre blondie presse le bouton rouge de son blackberry.
« Cora? », l'interpelle-t-elle. Un léger sourire se dessine sur le visage de la concernée.
« Oui, je sais tu dois y aller. » Violet pose sa main sur son menton pour la forcer à la regarder. Un sourire en coin se dessine lorsqu'elle réussit. Son regard se pose sur les lèvres pulpeuses de Cora. Sur lesquelles, elle fond bientôt. Doucement. Puis elle recule et son rire cristallin éclate dans la pièce.
« A la prochaine, princesse. », s'écrit-elle en se retournant pour lui lancer un dernier regard alors qu'elle passe la porte. Une vingtaine de minutes plus tard, la belle sort d'un taxi et dépose une liasse de billet au chauffeur avec un clin d'œil. John lui ouvre la porte de l'immeuble Kennighton et la salue. Elle lui dépose un baiser sur la joue et lui tapote l'épaule. La voilà, bientôt dans le salon de l'appartement. Sa mère l'y attends avec une foule d'avocats et autres hommes en costume.
« Maman, tu aurais du me dire que nous avions des invités, j'aurais fais un effort vestimentaire. », déclare-t-elle en s'appuyant contre le plan de travail. Tous les regards de l'assistance la détaillent alors. Fabulatrice, pourraient-ils crier en cœur. Mais madame Kennighton coupe court à tout cela.
« Vous pouvez disposer. », les congédie-t-elle. Son regard se lève au ciel puis sur sa fille. La quadragénaire croise les jambes et dépose ses lunettes sur la table basse en verre taillée main.
« Bon. Hum. Dans une semaine on déménage pour Tokyo. », lâche-t-elle abruptement en fixant un point imaginaire sur le sol. Et là, Violet se sent chanceler pourtant elle ne porte pas de talons aujourd'hui.
« C'est une blague ? », s'échappe de sa gorge serrée.
« J'aimerais te dire que oui... Mais non, c'est très sérieux Delilah. », déclare-t-elle solennelle. Et là, son monde s'effondre. Aussi rapidement qu'un château de cartes. Une migraine s'empare d'elle. Elle flanque sa main sur ses yeux à présent clos. Une solution. Oui, il doit bien avoir une solution.
« Il en est hors de question », laisse-t-elle échapper contenant sa colère.
« Tu iras où je voudrais que tu ailles. Que cela te plaise ou non... », rétorque sa mère intraitable.
« C'est ce que l'on verra. », murmure Delilah alors qu'elle claque la porte de l'appartement.
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« BORDEL DE MERDE, PAPA, CORA ! JE SUIS PRISE A BROWN ! », hurla Delilah en sautant. Les deux concernés ne tardèrent pas à faire leur apparition dans la pièce. La belle se jeta dans les bras de son père. Celui-ci surpris ne trouva qu'une chose à dire :
« C'est genial, ma puce. Vous allez donc toutes les deux pouvoir entrer à Brown. Comme je suis fière de vous, mes filles. ». Ahmf, oui le père de Cora s'était avéré le musicien de père de Delilah aussi. Oui, l'infidélité parait que cela est très courant dans ce milieu... Violet l'avait découvert lorsqu'elle avait emménagé chez eux au départ de sa mère voilà maintenant plus de deux ans. Une fois leur père parti, Cora referma la porte derrière lui.
« Alors comment tu as fais ? Tu t'es tapée le doyen ou encore mieux, tu leur a fait un chèque pour leur nouvelle aile ? », asséna sa demi-sœur amère. Elle n'était pas dupe, elle savait très bien que sa sœur n'avait jamais eu le niveau pour rentrer dans une faculté pareille. Contrairement à elle, les études n'étaient pas vraiment son point fort.
« C'est affolant, ce que tu me connais bien... Mais non pas cette fois », lâcha-t-elle avant d'éclater de son rire cristallin. Voyant que celui de Cora se joignait pas au sien, elle attrapa sa main.
« Oh, ca va Cora... Soit heureuse l'important ce n'est pas comment mais qu'on ne va pas se quitter... », déclara-t-elle un énorme sourire sur le visage. Et c'est ainsi que le duo infernal intégra Brown à la rentrée qui suivit. Mais comme nombreux d'entre vous aurait pu s'en douter, dans une université comme celle de Brown, les deux ne tardèrent pas à se perdre de vue. Le seul moment où elles deux se voyaient s'avérait lors des réunions familiales. Sa demi-sœur finit par épouser un jeune homme, un type que Delilah détestait. Ce fut cela qui signa la fin de leur relation compliquée. Violet finit par terminer ses études et renier sa famille. Après tout qu'étaient-ils à ses yeux? Simplement des pantins entre ses doigts qu'elle mouvait selon son gré? Non car si cela avait le cas, cette décision n'aurait pas été si dure intérieurement. Mais il lui fallait son indépendance et ils ne lui étaient plus d'aucune réelle utilité. Car c'était cela le but dans le vie, non? Être utile. Du moins c'était ainsi que tout le monde avait toujours fonctionné avec elle... Que ce soit sa propre mère ou ses "amis", ils n'avaient tous jamais cessé de l'utiliser et cela fait, il l'avait abandonné. C'est donc seule, qu'elle s'était installée à Memphis avait loué un appartement puis avait commencé à chercher un job. Fort heureusement vu ses qualifications et surtout le nom qui apparaissait sur ses dossiers, la belle trouva rapidement un travail dans un cabinet d'avocats de la ville. Et depuis? Eh bien disons que la vie est comme toujours plutôt clémente avec elle...