✖ Petite, je croyais aux contes de fées et aux histoires de prince charmant que ma mère me racontait le soir avant que je m'endorme pour rejoindre le pays des rêves. Petite, comme toutes les petites filles de mon âges j'étais amoureuse de mon papa. Petite, j'ai aussi vu mon père embrasser une autre dame que maman, mais je ne comprenais pas encore que ce qu'il faisait été mal. Et pour cause, je n'avais alors que cinq ans. A cinq ans, on est innocent, naïf et on ne sait pas mentir. C'est en partie à cause de cela d'ailleurs que ma mère a apprit que mon père l'avait trompé en ma présence, après que je lui ai dis « Quand papa il a embrassé nounou... » Évidemment s'en suivit ensuite une grosse dispute entre mes parents. Tout deux croyant que je dormais, s'insultaient, criaient... Puis un grand silence s'installa pendant un moment. Maman pleurait et papa ne disait plus un mot. Ce n'est que lorsque je me suis réveillée le lendemain que j'ai réalisé que cette scène s'était véritablement passé et qu'elle n'était pas issu de l'un de mes nombreux rêves...

✖ Dix ans. J'avais dix ans quand ma mère a décidé de demander le divorce. Elle ne supportait tout simplement plus les adultères de mon père, mais ce qui l'avait réellement décidée à passer le pas, ce fut le fait d'apprendre que mon père était aussi le père de l'un des enfants de l'une de ses nombreuses maîtresses. Comment avait-il pu faire cela à maman ? Elle qui prenait soin de nous, qui n'avait jamais trompé mon père et qui était toujours là quand l'un de nous en avait besoin... Je ne comprenais pas à l'époque et aujourd'hui encore je ne comprends pas pourquoi il nous a fait ça. Quand au fils de mon père, mon soit disant demi-frère aîné, je ne veux pas entendre parler. A cause de sa mère, maman a été malheureuse pendant de nombreuses années avant de... Oh bien sûr, lui aussi il subissait la double vie de notre père, mais je ne pouvais pas me faire « amie » avec lui, c'était impossible et puis... ça reviendrait à en trahir ma mère aussi et ça il en était hors de question.

✖ A quinze ans j'ai dû, à contrecœur, aller vivre chez mon père et sa nouvelle compagne, qui plus est l'une de ses anciennes maîtresses. Pourquoi ? Tout simplement parce que maman, trop blessée par les erreurs à répétition de mon père et ne se remettant pas de son divorce avec lui, s'était suicidée alors même que j'étais en cours. Alors évidemment après la mort de maman, il ne fallait pas s'attendre à ce qu'entre ma belle-mère et moi se soit le grand amour et encore moins entre mon demi-frère et moi. Si mon père et sa nouvelle famille faisait tout leur possible pour que je me sente intégrée correctement dans cette famille recomposée, leurs tentatives restaient vaines à chaque fois. Jamais, jamais je ne pardonnerai à cet homme et sa compagne, le fait d'avoir détruit ma mère, comme ils l'avaient fait. Du matin au soir, j'agissais comme si j'étais seule dans la maison de mon père, comme si eux n'étaient pas là. Ainsi je ne mangeais pas en même temps qu'eux, je passais mes journées dehors et quand l'un d'eux me parlais, je les envoyais promener sans regrets et surtout sans prendre de gants. Évidemment les conséquences suite à mon comportement ne se firent pas attendre et mon père m'annonça un soir d'été, qu'à la rentrée j'irais en internat dans une école de Memphis. Super ! Au moins, je serai débarrassé de cette famille de rêve, que la plupart de mon entourage enviait, alors qu'il ne connaissait même pas notre vraie histoire à mon père et à moi. S'ils savaient...

✖ Si dès mes quinze ans j'étais une jeune ado insupportable avec ma "nouvelle" famille, j'étais une toute autre personne avec mes amis. Joyeuse, fêtarde et attentive, j'étais toujours là pour aider mes amis quand ils en avaient besoin et c'est à eux que je me confiais la plupart du temps. Mon premier amour, je l'ai connu a dix-sept ans, nous sommes restés ensemble pendant deux ans et s'il n'avait pas été tué par un schizophrène, un soir alors que nous rentrions de boite de nuit, nous serions certainement toujours ensemble aujourd'hui. Enfin bon, toujours est-il que jusqu'à l'âge de dix neuf ans, tout allait pour le mieux dans ma vie, mis à part du côté familial. Malheureusement après la mort de mon petit ami, j'ai totalement changé de caractère, non seulement j'étais exécrable avec ma famille, mais j'étais devenue renfermée sur moi-même et presque asociale. Enfin heureusement, ma meilleure amie comprenait très bien ce que je traversais et plutôt que de se détourner de moi comme certain l'avait fait, elle mettait un point d'honneur à rester auprès de moi et à m'aider à surmonter la pente, comme je l'avais fais avec elle quand son père avait été retrouvé mort dans l'incendie de sa maison, alors qu'elle n'avait que seize ans. Ce qu'il faut savoir, c'est que ma meilleure amie était très proche de son père, à contrario de moi, avec le mien.

✖ Il faut savoir que ce changement de comportement n'est pas seulement dû au fait que mon petit ami soit mort sous mes yeux. C'est aussi parce que ce soir là, après que cet homme ait tué l'homme que j'aimais, il s'en est prit à moi et m'a violé. Après cela, j'ai passé des nuits à faire des cauchemars, ayant peur au moindre bruit inhabituel. Enfin, cette période n'a pas duré très longtemps puisqu'un mois après la mort de mon petit ami et mon viol, j'ai recroisé le chemin de cet homme. Celui-ci étant revenu pour me pourrir une nouvelle fois la vie. Au lieu de ça, ayant apprit à me défendre et n'étant pas vraiment prise au dépourvu, je me suis défendu comme il le fallait, je l'ai tellement frappé qu'il est allé se fracasser la tête sur un rocher et est tomber raide mort suite à ça. Depuis ce jour, certes je n'ai plus fais les mêmes cauchemars, mais alors même que je ne devrai pas, je ne cesse de culpabiliser quand au fait d'avoir tué mon agresseur et le meurtrier de mon homme... Pourrai-je un jour avoir de nouveau confiance en les hommes et surtout pourrai-je un jour aimer de nouveau quelqu'un sans avoir peur de souffrir ?