Avant, j'étais gentille. Mais ça, c'était avant.

Ah, il faut que je me décrive là ? Et bien je vais le faire, en tentant de ne pas faire comme tous le monde et mettre en avant que mes qualités. Bon, je vais tenté de vous faire comprendre qui je suis au fond de moi. Qui est la vraie Saphyr, si tant est que je le sache moi-même. C'est difficile de répondre à cette question, car finalement, le meilleur juge, c'est l'autre. Donc je serais la plus objective possible, même si on ne l'est jamais complètement. Je pense que si je suis là, c'est pour une raison. Pas seulement pour faire pâle figure, mais pour être actrice de ma vie, et essayer si possible de changer la votre. C'est très utopique tout ça hein ? La philanthropie, c'est impossible vous me direz. Et je vous répondrez : vous avez raison ! Je hais les autres. Pourquoi ça ? Car j'ai toujours été intéressée à l'école par une matière : La psycho ... Ce qui fait que j'analyse beaucoup, j'arrive à me distancier pour comprendre le comportement de quelqu'un. Je détecte donc le vice à des kilomètres, et à moi on me la fait pas ! C'est ce parallèle entre naïveté et excellent flair qui m'aide à survivre si on veut. Et oui, l'homme est un loup pour l'homme, malgré tout, et c'est la stricte vérité... Je suis une artiste pour ma part, mais pas une artiste comme les autres. Je joue de mon corps, j'en profite, je l'exhibe Avant, je voulais être actrice, et j'ai fini dans un bar à me prostituer. J'ai toujours joué, interpréter un rôle pour ne serait-ce que quelques heures, et laisser ma vie de côté, mes soucis, mes angoisses. J'ai beaucoup voyagé, parce que je me suis donné les moyens de le faire. Je suis une acharnée, une écorchée vive, une battante, je finis toujours ce que je commence, malheureusement aux dépends des autres parfois. C'est triste, mais c'est comme ça, je peux pas abandonner, c'est en ça que résiderait la perte de moi-même. J'aurais fait tout ça pour rien en faite ... Je suis difficile à vivre en général. Très têtue, sûre de moi à des moments, parfois même tête en l'air, ou alors implacable sur certaines choses. Je ne peux pas être dans un moule, voilà une chose sûre. Je suis aussi une femme culottée. Mais du genre, vraiment.. Je suis sans gêne, et ça parce que je me fiche du regard des autres en quelques sortes. Je n'oublie rien, et si on me fait quelque chose, j'arrive toujours à le faire payer. Ce qui fait de moi une redoutable adversaire, ennemie, combattante. Oui, on se croirait à la guerre, je sais. Je suis une violente, et ça, par chance, ça se voit pas. Ce qui est d'autant plus efficace.. Sinon, je ne suis pas sentimentale, à part avec lui...

CHAPTER ONE : On naît. Parler de moi. Voilà bien une chose que je ne supporte pas. Pourquoi ? Sans doute parce que je me rends compte alors que ma vie est finalement d'un pathétique qui me rend triste. Sans doute aussi qu'en racontant mon histoire, je comprends finalement que je n'ai aucune idée de où je vais. Aucun réel but dans ma vie, si ce n'est celui de vivre. Il est vrai que je n'ai été que source de déception pour les membres de ma famille, que ce soit mon cher père ou ma magnifique et parfaite grande soeur. Pas simple d'arriver dans cette univers de perfection... Tout a commencé durant mon enfance. J'ai grandis dans un univers sain qui mêlait respect des uns et des autres, liens familiaux forts, solidarité... C'est ensuite que j'ai compris que tout ça n'était qu'un mensonge. J'ai un frère Ezra, avec qui je m'entends plus que n'importe qui 'autre au monde, et une soeur Satine qui, malgré cette différence qui nous écarte, a toujours été là pour moi. On évolue, on grandis petit à petit, et puis on comprend que la mère qu'on a n'est pas la mère imaginaire qu'on s'est inventé. J'étais encore jeune quand cette homme est venue à la maison pour chercher maman. Ma mère était une garce. J'ai tenté maintes et maintes fois de comprendre ses actes. Pour moi, et j'étais encore jeune et ignorante, une femme ne peut aimer qu'un seul homme dans une vie. Satine, ma soeur a elle plus intériorisé les choses. Elle et moi sommes très différentes, moi je suis bien plus excentrique, démonstrative, même un peu trop. Et elle c'est différent, elle reste discrète, pleins de conseils vis à vis des autres, à croire qu'elle vit pour les autres. Ezra lui ... Ezra, c'est mon double masculins, et ça a commencé très jeune. Cependant, nous nous rejoignons tous sur une chose : le soutien que l'on a donné à notre père. Mon père, c'est l'Unique Homme de ma vie et je doutais qu'on ne pouvait seulement prétendre me donner un amour similaire à celui que je recevais de mon père. Bien sûr, j'étais jeune et ignorante. On a aidé Papa du mieux qu'on a pu, Satine et moi nous sommes également rapprochées.C'est fou comme d'un drame on peut en tirer de jolies choses. Ezra lui a commencé à sortir, s'éloigner de tout ça, et Dieu sait qu'il avait raison. CHAPTER TWO : On vit. Les années ont passés. Ou plutôt, elles ont défilés à une vitesse incroyable. J'avais une haine envers mon deuxième prénom, celui de ma dite mère. Arrivée au collège, j'ai compris la triste réalité de la vie : On est finalement bien seul. C'est marche ou crève, et ce fameux dicton « l'homme est un loup pour l'homme » de Hobbes est si vraie. Je me base sur bien des choses que j'ai vu, des actes dont j'ai été témoin, victime, témoin, et victime. Moi qui était si gentille, j'ai commencé à accumuler une certaine haine et à me construire une carapace. Mon frère a suivi exactement le même parcours. On s'est éloigné de cette femme que l'on devait appelé Maman. On vivait dans un monde de fou, c'est clair. Alors on s'est barré, on a pris un appart ensemble à Brooklyn, et on a fait ce qu'on avait à faire. Les gens pensaient que j'allais bien alors qu'en vérité c'était si loin d'être le cas. Mais jamais j'ai laissé cette fatalité qu'était ma vie prendre le pas sur moi. Je ferais ce que je veux de ma vie. Etant très sociable, j'ai pu m'en sortir, me faire des amis... Mais c'est surtout mon amour pour la manipulation, le vice et la franchise qui m'ont véritablement aidé. On ne me la fait pas à moi, et je décide moi même ce qui est bon pour moi. J'étais très à l'aise pour jouer la comédie, très forte devant la caméra lors des spectacles du lycée, faisant partie de bien nombre d'activité. C'est alors que ma soeur a conditionné mon avenir, et je ne lui en veux pas. Pourtant, c'est ce qui m'a tué. Elle a envoyé une de mes cassettes à une ligne de vêtement, sûrement pour se faire pardonner d'aimer cette nouvelle mère qu'on haïssait Ezra et moi. J'ai été remarqué par un agent. Un homme qui a fait de ma vie un cauchemars. Un homme qui a su faire naître en moi une violence qui était certes déjà là, mais qui s'est accru au fil du temps. J'ai commencé à délaisser le lycée, si bien que j'ai eu du mal à avoir mon diplôme de fin d'études. Ezra ne supportait pas ça, mais je ne lui ai pas laissé le choix. On a rapidement su me faire tourner la tête, et moi qui était loin d'être naïve , j'en reste toujours étonnée, même des années plus tard. On m'a fait croire que j'étais belle, que j'étais l'unique, tout ça parce qu'on voulait me vendre. J'adore poser, encore maintenant, mais c'est un monde qu'il ne vaut mieux pas fréquenter. J'ai fréquenté les mauvaises personnes, les mauvais endroits, et surtout, les mauvais contexte. J'ai commencé à me droguer, à coucher avec des gens, ce genre de soirée m'a rendu hors de moi. Je gagnais de l'argent, j'en donnais à mon père, à ma soeur, qui me répétait sans cesse : « On ne veut pas ton argent sale, on veut juste te retrouver. » Ezra lui suivait le même chemin, c'était prévisible, on était de la mauvaise graine, notre mère nous le disait souvent, alors on embrasse notre destin. Mais lui a continué à travailler, pour aller à la fac. Une fois rentrée dans ce monde là, je ne pouvais plus en sortir. Je suis devenue la fille à avoir dans son lit, la garce qui ne servait à rien à part faire jouir, et personne ne pouvais me sortir de là,pas même mon frère... CHAPTER THREE : On meurt. Ma chute a été lente et peinte d'argent. Et lorsque l'on de fait de l'argent, on a du mal à ouvrir les yeux. On est bercé dans ce monde d'hypocrite, on aime chaque orgasme qu'on a eu, on aime chaque photo de nous, même celle où nous sommes dénudés. J'ai perdu mon intégrité et tellement d'autres choses. Mon père, pratiquant ne me l'a jamais pardonné. Et comment pourrais-je le blâmer ? Je suis quelqu'un de fondamentalement mal. J'ai commencé à tomber dans le sexe gratuit, dans les bars malsains, si bien que j'ai fini à danser là-bas. Et puis plus rien. Mon frère est venue me chercher, je me souviens, j'étais dans le petit salon avec un homme que je ne connaissais pas. On allait surement monter passer une nuit de sexe. Mais il est venu, il m'a sorti d'ici, et il m'a sauvé la vie. CHAPTER FOUR : On revit. Je ne m'en suis pas sorti. Encore aujourd'hui, je suis une fille ne voyant que par la drogue, le sexe et l'alcool. Mais je suis entourée des gens que j'aime, et même si je deteste les autres, je m'en fiche, je me sens aimée. Je continue de temps à autre à me prostituer, répétant ainsi le mimétisme du passé de ma mère, c'est purement psychologique, et je ne pouvais rien faire d'autre. Mon frère et ma soeur tenté de jouait les Superman à chaque fois, mais il ne pouvait pas me sauver quand bien même moi je ne le souhaitait pas. Je travaille maintenant dans un bar sans histoire où je sers des gens tout simplement. J'ai toujours un comportement violent, des passages à l'acte durs, des conduites addictives, et je ne m'en cache pas. Columbia va savoir m'accueillir, et je vais joliment la recevoir.

C'est elle qui m'a choisis. Je suis une solitaire, une fille qui aime souffrir, une fille au passé trouble, me prostituant régulièrement, une fille dont la relation avec son frère prime sur toutes les autres... J'ai pas de quoi être fière de la vie que je mène, et pourtant, je le suis. Je suis sponsorisé par le sexe et la vodka, par le vice et la douleur. Je vis dans le plaisir et la satisfaction de mes besoins primaires...